Les placements financiers des assureurs ont diminué de 438 milliards d’euros l’an dernier, indique mardi la Banque de France, principalement à cause de la hausse des taux directeurs des banques centrales.
À fin décembre, l’encours des placements financiers des assureurs s’établissait à 2.369 milliards d’euros, “en forte baisse (…) sur l’année 2022”, souligne la banque centrale dans une publication trimestrielle sur le secteur. Cette diminution est de l’ordre de 15%. C’est l’assurance vie qui concentre l’essentiel des placements et de la perte de valeur: -419 milliards d’euros l’an dernier pour 2 108 milliards d’euros d’encours à fin décembre.
Lent renouvellement
En cause, la baisse des prix des actifs détenus par les assureurs, rendus moins attractifs par la hausse des taux directeurs amorcée en milieu d’année dernière et destinée avant tout à contrer l’inflation. Comme les banquiers et les gestionnaires d’actifs, les assureurs doivent actuellement gérer un moment critique qui leur permet d’investir dans de nouvelles obligations plus rémunératrices mais qui diminue la valeur de marché de leurs obligations plus anciennes, devenues difficiles à revendre si nécessaire. A l’image d’un paquebot virant de bord très lentement, il faut plusieurs années pour renouveler le stock avec des obligations plus récentes offrant un meilleur rendement.
L’arrivée à maturité des obligations détenues leur permettra d’atteindre cet objectif, de même que de nouveaux dépôts sur les fonds euros. Mais ces derniers n’ont pour le moment pas les faveurs des épargnants. Les flux nets sur ces supports sont négatifs depuis le début de l’année, de plus de 4 milliards d’euros, selon les dernières données mises à disposition par la fédération professionnelle France assureurs. Leurs rendements (2% en moyenne pour les fonds euros de l’assurance vie, selon les calculs de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, hors fiscalité) sont loin de concurrencer ceux de l’épargne réglementée, Livret A en tête (3% net d’impôt depuis le 1er février).