Infographies – Dix colosses gèrent à eux seuls un tiers de 108 600 milliards de dollars d’actifs en circulation au niveau mondial, selon IPE Research. L’Olympe de la gestion d’actifs n’est peuplé que d’Américains. A une exception (et demie) près.
Dans l’arène de l’asset management, il y a les colosses… et les autres. Selon le dernier rapport annuel d’IPE Research, 10 sociétés de gestion gèrent à elles seules un tiers des actifs à l’échelle mondiale ! Une concentration qui ne date pas d’hier. Depuis huit ans, cette proportion est relativement stable, oscillant entre 32% et 35%.
Cela signifie que les titans de l’asset management ont réussi à s’attribuer collectivement une part plus ou moins constante d’un gâteau qui n’a pas cessé de grossir en parallèle. IPE Research constate en effet que le montant total des actifs sous gestion a crû de 116% entre 2015 et début 2022 à l’échelle planétaire. Rien qu’entre fin 2020 et fin 2021, ils ont progressé de 19,7%. Ce qui leur a permis de dépasser le seuil historique de 100 000 milliards de dollars, pour s’établir à 108 600 milliards.
Un français, huit américains, un binational
Si le Top 10 de la gestion d’actifs a globalement su défendre son pré carré ces dernières années, certains champions entrent et sortent régulièrement de l’Olympe. Certes, cela n’a pas été le cas l’an dernier : les dix membres du club étaient exactement les mêmes qu’en 2020. Mais leur hiérarchie interne a en revanche évolué ! Le seul Français du palmarès, Amundi – who else ? – peut ainsi s’enorgueillir d’être passé de la 10e à la 8e place du podium. La filiale de Crédit Agricole a en effet pris des forces grâce à une belle collecte l’an dernier et à l’intégration de Lyxor, tout juste finalisée.
JP Morgan a pour sa part gagné un rang et se retrouve en 5e position, passant devant Capital Group. La plus forte dégringolade revient au germano-américain Pimco, seul binational du classement. Le spécialiste des marchés obligataires – dont l’exposition à la dette russe avait inquiété en mars dernier – tombe de la 7e à la 10e place. La filiale d’Allianz clôture ainsi ce Top 10, derrière Goldman Sachs. A inverse, BlackRock, Vanguard, Fidelity et State Street Global Advisors restent indéboulonnables, au plus près des cieux.
1 BlackRock = 4 Amundi
Nul doute que si l’un de ces poids-lourds pouvait prétendre au titre de roi de titans de la gestion d’actifs, ce serait BlackRock. La société dirigée par Larry Fink s’arroge pas moins de 8,11% des 108 600 milliards d’euros d’actifs en circulation, d’après les calculs d’IPE Research. Tout Cronos soit-il, BlackRock pourrait néanmoins un jour rencontrer son Zeus. Au regard de sa part de marché actuelle (6,70%), Vanguard fait office de candidat naturel pour le détrôner. A moins que d’autres colosses aujourd’hui moins dotés en encours ne s’allient pour s’imposer lors de la prochaine titanomachie.