Le climat se réchauffe entre le Crédit Mutuel Arkéa (CMA) et la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM). Lundi, le premier a dévoilé des propositions « concrètes » pour mettre un terme au conflit l’opposant à la CNCM.
Depuis 8 ans, le Crédit Mutuel Arkéa et la Confédération nationale du Crédit Mutuel se querellent. En point d’orgue, le mandat donné par le conseil d’administration du CMA, en 2018, d’engager une procédure de désaffiliation. Mais depuis le changement de gouvernance au sein du banquier breton, les relations se sont distendues. A tel point que la CNCM a fait un premier pas vers Arkéa au début de l’été. La Confédération proposait alors de revoir sa gouvernance. Sur la table des discussions, un droit de véto pour chacun de ses adhérents, plus d’autonomie et la nomination d’un vice-président délégué.
Un projet jugé toutefois « insuffisant sur le fond et inadéquat sur la méthode, pointe Arkéa dans un communiqué. Sur le fond, ils n’abordent ni ne traitent les causes profondes du désaccord : des pouvoirs de la Confédération mal définis et en expansion continue, une gouvernance déséquilibrée au profit du Crédit Mutuel Alliance Fédérale (CMAF), groupe régional dominant, des éléments de conflit d’intérêts entre la CNCM et le CMAF, et enfin une vision centralisatrice. Sur la méthode, le Crédit Mutuel Arkéa n’a pu que constater le caractère unilatéral de la démarche du président de la Confédération. »
Faculté de véto
Mais plutôt que de claquer la porte, Arkéa formule également des propositions. Preuve d’une forme d’envie d’aller de l’avant. En premier lieu, elle souhaite instaurer un principe de subsidiarité dans la gouvernance. Cela passe par l’introduction d’un droit de véto stratégique. En d’autres termes, chaque groupe régional ou fédération pourra s’opposer à « toute décision de l’organe central violant son autonomie stratégique et son projet d’entreprise – sauf dans le cas de circonstances prudentielles impérieuses », poursuit le banquier breton. Autre point soulevé, celui d’une représentation plus équilibrée des adhérents minoritaires dans les organes de gouvernance. Ainsi que la création d’une procédure disciplinaire plus impartiale.
CMA désire par ailleurs « la reconnaissance d’une libre concurrence entre les groupes régionaux ». Ces propositions permettraient « de concrétiser un cadre d’autonomie stratégique garantie permettant au Crédit Mutuel Arkéa de demeurer au sein du Crédit Mutuel ». Le changement de ton est net par rapport aux envies d’indépendance portées ces dernières années.
Cette série de propositions intervient alors que le Crédit Mutuel Arkéa sort d’un premier semestre record. Ses revenus atteignent un niveau inégalé de 1 343 millions d’euros (+9,7% sur un an) et renforce un peu plus sa position au sein de la CNCM. A force de faire un pas l’un vers l’autre, Crédit Mutuel Arkéa et la Confédération devraient bien finir par se rapprocher. Et peut-être même s’entendre.