Le géant allemand de l’assurance Allianz a annoncé jeudi avoir passé une provision de 3,7 milliards d’euros sur ses comptes 2021 afin de régler un contentieux aux États-Unis visant sa filiale de gestion d’actifs Allianz Global Investors.
Cette provision “unique” a plombé les résultats du quatrième trimestre, l’assureur accusant une perte de 292 millions d’euros. Sur l’ensemble de l’exercice 2021, le bénéfice net a reculé de près de 3% à 6,6 milliards d’euros, selon un communiqué du groupe diffusé après la tenue de son conseil de surveillance. Depuis plus d’un an, le groupe fait l’objet de poursuites civiles par des fonds d’investissement américains furieux d’avoir essuyé des pertes importantes pendant la crise du coronavirus à travers des fonds structurés dénommés “Alpha”, logés dans la filiale Allianz Global Investors (GI), l’un des principaux gestionnaires d’actifs au monde.
Le département américain de la Justice (DOJ) a même ouvert une enquête pénale depuis l’été dernier, donnant un retentissement encore plus fort à l’affaire. Le directeur financier Giulio Terzariol avait qualifié en en novembre le règlement du contentieux de “priorité la plus élevée”.
Sans la prise en compte de cette provision, le groupe a estimé avoir dégagé un exercice solide. “Allianz a prouvé sa résistance et sa faculté d’adaptation en dépit des défis de 2021”, a estimé son patron Oliver Bäte, citant notamment un bénéfice d’exploitation “record” de 13,4 milliards, un bond de 24,6% et une forte hausse de l’activité assurance vie.
Sur les quatre derniers mois de l’année, le bénéfice d’exploitation a augmenté de 18% à 3,5 milliards. Malgré la provision, le groupe va rémunérer généreusement ses actionnaires, en proposant une augmentation du dividende de 12,5% à 10,80 euros par action lors de son assemblée générale. Pour 2022, il s’est fixé un objectif de bénéfice d’exploitation du même ordre que celui de 2021.