M&A – Generali chercherait à acquérir l’un des asset managers Guggenheim Partners ou BrightSphere aux Etats-Unis, selon l’AFP. L’assureur italien pourrait ainsi mettre la main sur 228 milliards de dollars d’encours… ou 91 milliards.
Philippe Donnet l’avait annoncé lors de son plan stratégique 2022-2024 : Generali compte réaliser de nouvelles acquisitions. Le PDG de l’assureur italien prévoit de consacrer entre 2,5 milliards et 3 milliards d’euros au M&A sur cette période. Des deniers qui pourraient manifestement servir en priorité à développer l’activité de gestion d’actifs du groupe.
Selon l’AFP, le groupe dont l’affilié spécialisé dans les infrastructures vient de changer de nom est en effet aujourd’hui à la recherche d’acquisitions aux Etats-Unis dans le domaine de l’asset management. À ce titre, il « étudie l’option d’un rachat de BrightSphere ou Guggenheim Partners », avance l’agence en citant une « source financière ».
Faim de nouveaux encours
Après avoir approché le géant des services financiers Guggenheim, Generali « évalue » aussi l’acquisition de BrightSphere, de taille plus modeste, a précisé cette source, confirmant des informations publiées par le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore.
Generali « étudie en permanence les possibilités de fusion et d’acquisition », mais à ce stade « aucune décision n’a été prise », avait déclaré le groupe vendredi 30 septembre après des informations de presse sur son intérêt pour Guggenheim. Sollicité ce jeudi 6 octobre par l’AFP, Generali n’a pas souhaité commenter davantage.
Pour l’instant, l’asset management représente moins de 12% du bénéfice net de Generali. Ses encours sous gestion s’élevaient, eux, à 575 milliards d’euros à fin décembre 2021. Dont 113 milliards gérés pour le compte de tiers. Si le groupe finit effectivement par mettre la main sur Gugghenheim Partners, il récupérerait potentiellement quelque 228 milliards de dollars d’actifs. S’il conclut un deal avec BrightSphere, il pourrait recevoir 91 milliards de dollars d’encours.
Je te vends un bout de ci si tu me file un morceau de ça
Les analystes évaluent la valeur d’acquisition de Gugghenheim Partners à environ 3 milliards d’euros, soit le haut de la fourchette du « budget M&A » de l’assureur italien. D’où l’idée de financer une partie de l’achat par la vente de la part de 50,2% que l’assureur détient dans Banca Generali à Mediobanca, toujours selon l’AFP.
Première banque d’affaires italienne, Mediobanca est également actionnaire de référence de Generali avec une part de 12,8% du capital. La banque italienne avait déjà manifesté de l’intérêt pour Banca Generali il y a deux ans. Mais elle s’est heurtée au refus de deux de ses principaux actionnaires, Delfin – le holding de la famille Del Vecchio – et le magnat de la construction Francesco Gaetano Caltagirone.
Eux aussi détiennent des parts au capital de Generali. « Les actionnaires Delfin et Caltagirone pourraient être favorables à une transaction avec Guggenheim », car ils sont en faveur d’une politique plus « agressive » de Generali en matière de fusions et acquisitions, ont commenté les analystes de Société Générale.
Dans le même temps, un rachat de Banca Generali serait pour ces actionnaires l’occasion de pousser Mediobanca à « réduire sa participation dans Generali ». L’acquisition de BrightSphere paraît néanmoins plus accessible pour le groupe italien. Et écarterait le scénario d’une vente de Banca Generali. La suite au prochain épisode.
La rédaction, avec AFP