Schelcher Prince Gestion s’apprête à lancer la seconde génération d’un fonds construit avec IVO Capital Partners… sans son partenaire ! Ce dernier assure toutefois ne pas en prendre ombrage.
L’amour dure parfois cinq ans. Le nouveau directeur général de Schelcher Prince Gestion, Adil Amor a annoncé son intention de ne pas renouveler son partenariat avec le spécialiste des marchés émergents et du financement de contentieux IVO Capital Partners. Les deux sociétés avaient lancé conjointement en juillet 2019 le fonds à échéance Schelcher IVO Global Yield 2024. Il expose les investisseurs à la dette internationale.
Le couperet tombe
Or lors de la présentation de la stratégie 2022 des sociétés de gestion d’Arkéa Investment Services, Adil Amor a annoncé le lancement « imminent » de la seconde génération de ce fonds. Celui-ci portera le nom de Schelcher Global Yield 2027. « IVO » a donc disparu de la dénomination du véhicule. Et pour cause : les équipes de Schelcher Prince Gestion assureront intégralement sa gestion. Cette décision résulte de la volonté d’Arkéa Investment Services de développer son expertise sur les marchés émergents en interne. « Nous avons en effet recruté une gérante senior expérimentée [Thais Batista] dans ce domaine et s’impliquera dans Schelcher Global Yield 2027 », a expliqué Adil Amor.
No hard feelings
Le partenariat entre IVO Capital Partners et Schelcher Prince Gestion ne prend toutefois pas fin de manière abrupte. Les deux sociétés cesseront leur collaboration à l’échéance de leur fonds commun, soit au quatrième trimestre 2024. Hors éventuel délai supplémentaire de six mois pour finaliser le liquidation du fonds.
Difficile d’imaginer qu’IVO Capital Partners, dont les encours sous gestion atteignaient 1,14 milliards d’euros à fin décembre, n’aurait pas souhaité être associé à la seconde génération de fonds à terme Global Yield. Sollicitée par News Asset Pro, la société assure pourtant être dénuée de toute amertume. « Il a toujours été prévu que le partenariat repose uniquement sur le fonds daté Schelcher IVO Global Yield 2024 et il se poursuivra avec succès jusqu’à son terme, fait-elle valoir. IVO se réjouit de l’attrait actuel pour les émergents dont il est le spécialiste depuis bientôt 10 ans et est régulièrement récompensé pour ses performances. »
L’heure des comptes
La séparation se fera donc manifestement à l’amiable. D’ici là, les gérants s’attèleront à atteindre les objectifs du fonds. C’est-à-dire dégager une performance annuelle nette de frais de 4,5%. Ils sont pour l’instant parvenus à faire un peu mieux en 2021 (+4,76%) mais ont raté le coche en 2020 (-1,49%). Entre le 1er janvier et le 8 avril, l’actif net du fonds a fondu de 5,48%, à 192,26 millions d’euros.
Très exposé aux corporates européens, sud-américains et asiatiques, il pénalisé comme tant d’autres par la dégradation des conditions de marchés liée à la guerre en Ukraine, à l’inflation ou encore au resserrement monétaire des banques centrales.