Infographie – Selon nos informations, Erasmus Gestion a mis fin à ses discussions avec Anaxis AM il y a quelques semaines, retenant Auris Gestion comme dernier candidat à son rachat. Mais contre toute attente, la société de gestion vient tout juste de dire « non » à son dernier prétendant, préférant se lancer dans un « nouveau projet » en solo.
Le feuilleton de la cession d’Erasmus Gestion connaît enfin son dénouement. Et il s’achève sur un véritable « plot twist ». Après avoir tourné entre les mains de près d’une dizaine d’acteurs depuis plus de deux ans, le dossier de l’asset manager cofondé en 2013 par Jean-François Gilles et Jean-Pierre Gaillard se disputait encore au premier semestre dernier entre quatre acquéreurs potentiels : Swiss Life AM, Vincent Fourcaut (fondateur de feu Quantology Capital Management), Auris Gestion et Anaxis AM.
Comme nous le révélions en septembre, seuls ces deux derniers candidats ont réussi à franchir l’étape de la demi-finale. In fine, il ne pouvait toutefois y avoir qu’un vainqueur. Et il semblait il y a quelques semaines qu’Auris Gestion avait remporté la mise. Selon nos informations, Erasmus Gestion avait en effet mis fin à ses discussions avec Anaxis AM à ce moment-là. Mais le groupe présidé par Marc de Saint-Denis et qui a réorganisé son capital cet été avec le soutien d’Andera Partners a finalement lui aussi été éconduit il y a quelques jours à peine.
Vœu de célibat
Ce revirement de situation résulte de l’émergence d’une troisième voie au sein d’Erasmus Gestion : un nouveau projet d’entreprise porté par ses propres équipes. « Ce plan défendu par les salariés devrait principalement miser sur le renforcement des compétences clés de la société, à savoir la gestion actions small et midcaps, nous a confié une source proche du dossier. Les collaborateurs estiment que ce type de valeurs va à nouveau bénéficier d’un momentum positif, après plusieurs années difficiles. Une potentielle diversification vers l’obligataire serait aussi à l’étude dans un second temps. »
Toujours selon nos informations, les cofondateurs de l’asset manager, Jean-François Gilles (71 ans) et Jean-Pierre Gaillard (84 ans) ont apporté leur soutien à ce projet « stand alone » défendu par une partie des équipes. Et prépareraient aussi une transition qui se veut en douceur. « La part du capital détenue par les salariés devrait prochainement augmenter significativement et les cofondateurs envisagent de se mettre en retrait progressivement, après une période d’accompagnement », croit savoir un observateur.
À fin 2022, 84% du capital d’Erasmus Gestion était entre les mains d’un holding principalement détenu par les cofondateurs de la société, et minoritairement par des salariés. « Le solde est notamment aux mains de certains partenaires commerciaux de la société de gestion », nous a confié une autre source.
Des encours à faire (re)fleurir
Après l’épilogue inattendu de son projet de fiançailles, Erasmus Gestion semble déterminée à faire repartir ses encours à la hausse en misant sur ses propres forces. Entre fin 2021 et le 11 décembre dernier, ses fonds ouverts référencés sur Quantalys ont vu leurs actifs sous gestion passer de 458,8 millions à 344,6 millions d’euros d’actifs. Des chiffres auxquels il faut ajouter « entre 80 millions et 100 millions d’euros de gestion privée », selon nos sources. L’encours total d’Erasmus Gestion est pour sa part estimé entre 450 millions et 500 millions d’euros.
La société devra également trouver des solutions pour solidifier son modèle économique, alors qu’elle fera notamment face à l’interdiction des commissions de mouvement en 2026. Contactés par News Asset Pro, ni Erasmus Gestion, ni Auris Gestion, ni Anaxis AM n’ont souhaité faire de commentaire.