Allianz a affiché une solide performance opérationnelle au deuxième trimestre mais doit composer avec des marchés volatiles qui affectent son imposant portefeuille de placements financiers.
D’avril à juin le bénéfice net est ressorti en recul de 23% à 1,7 milliard d’euros, à cause d’écritures comptables pour corriger la valeur de placements, reflet de l’évolution erratique des marchés depuis la guerre lancée en Ukraine par la Russie.
Allianz GI fait mieux que Pimco
Le résultat opérationnel (Ebit) s’est lui établi à 3,5 milliards d’euros, en hausse de 5%, en dépassant les attentes d’un panel d’analystes interrogé par Factset. La prévision annuelle a été maintenue à 13,4 milliards d’euros avec une marge à la hausse ou à la baisse d’un milliard d’euros. Les ventes totales progressent sur un an de 8%, à 37,1 milliards d’euros, en étant portées par tous les métiers sauf la gestion d’actifs qui a quasiment stagné (+0,8%).
Dans cette branche secouée par un litige américain en 2021 et récemment soldé à raison de près de 6 milliards de dollars d’amende à payer, les fonds gérés pour compte de tiers ont baissé de 6% sur le trimestre, pour retomber à 1 769 milliards d’euros, en résultat de plusieurs effets contraires. La branche américaine Pimco, spécialisée dans les produits de taux, a subi 28,7 milliards d’euros de retraits nets de fonds contre 5,1 milliards d’euros pour Allianz GI, davantage investi en actions.
Valeur des actifs en berne
“Cela reflète l’environnement du marché” qui a été volatile au trimestre passé et a conduit à des retraits de fonds dans tout le secteur de l’assurance, a expliqué Guilio Terzariol, directeur financier d’Allianz, lors d’une conférence téléphonique. “La pression ne vient pas des sorties de fonds en milliards mais des mouvements du marché, qui est notre préoccupation”, a ajouté le financier. Ces mouvements de marché ont par ailleurs conduit sur le trimestre à un effet négatif de 159 milliards sur la valeur des actifs gérés pour les tiers.
Le dollar fort vis-à-vis de l’euro a lui eu un effet positif de 84 milliards. Allianz GI a été au coeur du litige aux Etats-Unis portant sur des pratiques frauduleuses pendant la pandémie du Covid-19. Pour la restructurer, sa maison-mère a conclu en juillet une cession d’un portefeuille d’actifs à hauteur de 101 milliards de dollars au gestionnaire de fonds Voya, y compris le transfert de 200 personnes environ, ce qui a coûté près de 100 millions d’euros sur le trimestre, a détaillé M. Terzariol.
Même constat chez les collègues
En dépit d’une incertitude très forte sur fond de guerre en Ukraine, “nous sommes bien placés pour gérer l’impact d’une inflation élevée et des pressions économiques qui sont particulièrement évidentes en Europe”, a commenté le patron du groupe Oliver Bäte, dans un communiqué.
La performance d’Allianz en gestion d’actifs au second trimestre s’inscrit dans un contexte où les géants du secteur ont pâti d’effets de marchés défavorables. Amundi affichait ainsi une collecte nette de 1,8 milliard d’euros entre mai et juin dernier, bien loin des 7,2 milliards engrangés un an plus tôt. De con côté, malgré un retour à une collecte nette positive, BNP Paribas n’a pas pu empêcher l’érosion de ses encours. Ils reculent de 6,2% sur les six derniers mois.
Avec AFP