Le directeur général adjoint de la Société Générale Sébastien Proto, chargé de la fusion entre les deux réseaux de banque de détail du groupe et candidat déçu à la succession de Frédéric Oudéa, a annoncé lundi qu’il quitterait la banque fin juin.
“Ces années au sein de la direction générale du groupe Société Générale auront été exceptionnelles, du point de vue managérial, stratégique, opérationnel et humain”, a commenté l’intéressé, cité dans un communiqué envoyé par un porte-parole personnel, et non par la banque.
Sébastien Proto, 45 ans, est chargé de l’épineux chantier de rapprochement des deux réseaux Société Générale et Crédit du Nord, dont il ne verra pas l’achèvement. D’ici son départ, il continuera “à superviser l’ensemble de ses activités et à piloter la mise en place opérationnelle de la fusion”, précise le communiqué. La fusion entre les réseaux de banque de détail, effectif sur le plan juridique depuis le début d’année, doit entrer en mars dans une phase technique cruciale.
Candidat malheureux
Elle s’accompagne d’une réduction assez drastique du nombre d’agences d’ici 2025 et de 3.700 suppressions de postes, sans départ contraint. Sébastien Proto est aussi le candidat recalé à la direction générale du groupe, après l’annonce surprise du départ de Frédéric Oudéa programmé en mai.
Il a été coiffé au poteau fin septembre par Slawomir Krupa, autre directeur général adjoint chargé des activités de financement et d’investissement. Ce franco-polonais avait d’autres arguments, dont un parcours au long cours au sein de la banque commencé au sein de l’inspection de la Société Générale, un service d’audit interne considéré comme une voie d’excellence.
De l’inspection des finances à la Société Générale
Entré en qualité de directeur de la stratégie du groupe en 2018, Sébastien Proto a été catapulté en 2020 à la tête de la banque de détail en France. Diplômé de Sciences Po et de l’Essec, il est issu de la promotion Léopold-Sédar-Senghor (2002-2004) de l’Ecole nationale d’administration (ENA), comme Emmanuel Macron.
Sorti inspecteur des finances, il a travaillé ensuite aux côtés d’Eric Woerth aux ministères du Budget puis du Travail et s’est rapproché de Nicolas Sarkozy, dont il a été directeur des études pendant la campagne présidentielle de 2012. Il n’a pas donné de précision sur son avenir professionnel.