A l’occasion d’un discours prononcé ce vendredi à Jackson Hole, Jerome Powell, président de la Fed a livré ses perspectives pour l’économie américaine. La politique monétaire devrait rester restrictive.
Le decorum de l’allocution de Jerome Powell à Jackson Hole collait parfaitement avec la teneur de ses propos. Un fond marron, un brin triste, pour annoncer, ou confirmer, que les temps s’annoncent compliqués et que les perspectives économiques ne sont guère réjouissantes pour nos amis outre-Atlantique. « La réduction de l’inflation nécessitera probablement une période prolongée de croissance inférieure à la tendance », a lancé le président de la Fed.
Et pour arriver à ramener l’inflation autour de 2%, la banque centrale américaine ne compte pas « faire de pause ». Autrement dit, la FED ne se gênera pas pour procéder à une nouvelle hausse spectaculaire de ses taux directeurs, comme au mois de juillet dernier. Elle les avait alors relevés de 0,75 point pour situer sa fourchette entre 2,25% et 2,5%. Jerome Powell a toutefois laisser entrevoir une lueur d’espoir sur un ralentissement de ces hausses.
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« J’ai dit alors qu’une autre augmentation inhabituellement importante pourrait être appropriée lors de notre prochaine réunion (le 20 septembre, ndlr). Nous sommes maintenant à peu près à la moitié de la période intermédiaire. Notre décision lors de la réunion de septembre dépendra de la totalité des données entrantes et de l’évolution des perspectives. À un moment donné, à mesure que l’orientation de la politique monétaire se resserrera davantage, il deviendra probablement approprié de ralentir le rythme des augmentations ».
D’autant que l’inflation aux Etats-Unis montre des signes de ralentissement même si elle reste à un niveau particulièrement élevé. Après 9,1% (en glissement annuel) au mois de juin, elle s’établissait à 8,5% en juillet. Reste à savoir si cette légère érosion est conjoncturelle ou le début d’une tendance. Sur ce point, le président de la Fed est resté prudent. « Alors que les lectures d’inflation plus faibles pour juillet sont les bienvenues, l’amélioration d’un seul mois est bien en deçà de ce que le Comité devra voir avant que nous soyons convaincus que l’inflation diminue ».
Les ménages vont souffrir
Toujours dans cette tonalité mâtinée d’optimisme, Jerome Powell a eu une pensée pour les ménages. « Bien que des taux d’intérêt plus élevés, une croissance plus lente et des conditions plus souples sur le marché du travail réduiront l’inflation, ils causeront également des difficultés aux ménages et aux entreprises. Ce sont les coûts malheureux de la réduction de l’inflation. Mais un échec à rétablir la stabilité des prix signifierait une douleur bien plus grande ». Outre-Atlantique, ça sent également la fin de l’abondance.